Une journée maraîchère

A peine inscrite à la « Ruche qui dit oui » près de chez moi, et me voilà déjà en vadrouille ! Effectivement, le lendemain de mon inscription, notre responsable de ruche nous indique que l’un des producteurs se propose de nous accueillir une journée sur son exploitation avec au programme : visite de celle-ci, désherbage, cueillette et barbecue ! Aussitôt lu, aussitôt inscrite 🙂 !

Avec notre responsable de ruche et trois autres « abeilles », nous voici donc en route pour Devise, dans la Somme, chez Nicolas Thirard. Là-bas nous retrouverons des « abeilles » d’une autre ruche, les derniers arrivés étant des poules mouillées. Le défi est donc lancé… Malgré un léger détour pour visiter le pays, notre voiture et sa super conductrice, c’est à dire moi-même (oui il faut bien se faire des fleurs de temps en temps :-)), sommes arrivées deuxième. Après l’arrivée de la dernière voiture, la visite commence.

Les cultures de Nicolas Thirard

Les cultures de Nicolas Thirard

Qui est Nicolas Thirard ?

Il est le fils d’une famille d’agriculteurs qui a hérité après guerre d’un grand, pour ne pas dire énorme, corps de ferme qui comprenait une écurie, une porcherie, une bouverie (pour les boeufs) et une vacherie. Aujourd’hui ces bâtiments servent de lieu d’entreposage, de préparation de commandes, et une partie a été aménagée pour la vente à la ferme. Une écurie a également été reconvertie pour abriter les 3 moutons, « vestiges » de l’époque où il y avait encore des animaux. L’exploitation fait quand à elle 100 hectares, dont 3 sont consacrés au maraîchage bio. Le reste, et ce qui constitue la principale activité de Nicolas, est la culture de blé, d’orge pour les brasseries, de betterave sucrière, ainsi que des pommes de terre pour la fécule, le tout en agriculture conventionnelle. Avant de reprendre définitivement la suite de ses parents en 2007, il travaillait à mi-temps à Paris au service informatique du journal France Agricole.

Depuis 3 ans, il s’est lancé dans le maraîchage bio, sur les anciennes terres de pâturage des bêtes. Il y cultive différentes variétés de tomates, des courgettes, des aubergines, du poivron, des concombres, des choux, des poireaux, des fèves et j’en passe. Pour cela il dispose notamment de 1000m² de serres, non chauffées, si ce n’est par le soleil (oui il fait beau dans l’ch’Nord !)

Pour organiser toute cette production, il est aidé de Christophe (un génie en construction d’outils à partir de matériaux de récup’) et de Cathy (qui a construit sa maison en bois alimentée uniquement grâce à la récupération d’eau de pluie et d’électricité produite par les panneaux solaires ! Chapeau). Un planning de production annuel est établit, puis un autre détaille les tâches de façon hebdomadaire et mensuelle, en fonction de la météo notamment. Cathy nous indique d’ailleurs que pour le maraîchage, il faut vraiment être organisé pour ne pas se tuer à la tâche ! Les légumes sont ensuite vendus à des AMAP, des restaurateurs, et bien sûr à des ruches qui disent oui !

Concernant cette collaboration, cela lui permet d’avoir une vision plus sereine des débouchés possibles, et elle accompagne également le développement de l’agriculture biologique sur son exploitation. Il espère ainsi développer cette activité.

Voilà, je crois que vous en savez encore pas mal, mais si vous en voulez encore plus, je vous invite à visionner la vidéo de la conférence live faite avant le barbecue par les membres de la Ruche qui dit oui ! Vous pourrez également vérifier que nous avons eu un temps magnifique ! Oui, oui, nous avons pris des couleurs !

 

Ce n’est pas le tout, mais il faudrait penser à se restaurer maintenant ! Direction le banquet (Nicolas et ses parents avaient prévu les choses en grand !) avec au menu : radis, salade, pommes de terre braisées (excellentes, très goûtues, cuites à point, un vrai régal), faux-filet, saucisses et merguez des Viandes du Chateauneuf (un autre producteur de viande Limousine qui fournit les ruches ), Rollet (fromage local un petit peu fort, ferme, mais très bon), et pour finir, une génoise aux framboises faite maison. Pour ne pas se déshydrater, Nicolas nous a proposé une dégustation de bières locales (je ne peux pas vous faire de retour car je n’aime pas l’alcool, mais à entendre les commentaires de mes camarades, elles étaient délicieuses, et notamment celle à la confiture de framboise), et jus de pomme et pomme/poire (délicieux) d’un voisin.

Pour éliminer tout cela, non, pas de sieste sous les arbres, mais au boulot ! 3 équipes se sont formées : l’une pour aller enlever les petites pousses gênantes pour le développement des pieds de tomates, l’autre pour planter les poireaux, et enfin la dernière pour désherber les plants de pomme de terre. Et c’est cette tâche que je me suis appliquée à faire. Pour planter (c’est la cas de le dire !) le décor, en temps normal le désherbage se fait plus ou moins tout seul lorsque le tracteur passe entre les rangs, mais il a tellement plu que la terre était trop molle pour passer. Ainsi, le désherbage ne pouvait se faire qu’à la main, et comme vous le savez, les mauvaises herbes, ça pousse tout seul ! Nous avons donc croisé des chardons d’environ 1 mètre de hauteur, de la camomille et plein d’autres petites choses, sans compter les doryphores (petit insecte qui ressemble à une coccinelle lorsqu’il est petit, mais mange les feuilles), et le mildiou. Ces deux derniers empêchent le bon développement de la plante, et par conséquent la croissance de la pomme de terre. Cela ne gène pas en soit la récolte, mais les pommes de terre seront plus petites (de taille grenaille, tout aussi bonnes cela dit en passant), ce qui engendrera un faible rendement. Si vous me suivez sur twitter, vous avez pu voir une photo de ces plants d’ailleurs. Je peux vous dire que la tâche est vraiment éprouvante, surtout en plein soleil. Ce qui est assez dur c’est de voir qu’après plus de 2h de travail, eh bien on ne voit absolument pas la différence de loin ! Par contre, c’est une tâche assez addictive, comme il y en a toujours à enlever, eh bien on continue sans cesse. Mais au bout d’un moment le dos et les reins disent stop quand même… En agriculture biologique, le traitement au cuivre est autorisé, alors Nicolas sera obligé d’y passer, surtout pour éviter le développement des petites bêtes.

 

Après tout ça, nous avons bien mérité une petite pause et une visite du ruisseau à quelques mètres de là, bordé de peupliers et saules pleureurs. Un endroit calme et paisible… Et pour finir la journée, en vrai parisiens (mais moi je n’en suis pas une vraie, hein ! :-)), lorsqu’il nous propose un tour de l’exploitation en tracteur, alors là les adultes que nous étions sommes redevenus enfants ! C’était vraiment magnifique (malheureusement je n’avais pas pris mon appareil photo à ce moment, tête en l’air !), il y avait des alternances de couleurs jaunes, vertes, et un petit peu de blanc (camomille) et rouge (coquelicot) sur le bord des routes. Et comble du spectacle, nous avons pu voir un chevreuil faire de grands sauts, un lièvre sauter en plein champ et un faisan. Cela nous a également permis de voir les maisons locales, en briques rouges pleines de charme.

 

Enfin est arrivée l’heure de rentrer, de retrouver les accidents du périph’, l’air pollué de Paris… Mais la journée était tellement dépaysante, qu’elle m’a fait oublier ces « petits » ennuis.

J’ai donc passé une excellente journée, sous un soleil magnifique presque inespéré en ce moment. J’y ai appris et vu beaucoup de choses enrichississantes. Je vous invite vraiment à vivre cette expérience, vous ne pourrez en ressortir que joyeux ! Un certain nombre de fermes et exploitations proposent d’accueillir des visiteurs, notamment par le label Bienvenue à la ferme. Il ne me reste plus qu’à aller chercher ma première commande demain.

 

Et pour vous remercier d’avoir lu jusqu’au bout (ceci exclu donc les tricheurs qui auraient scrollé directement en bas de page ;-)), voici un aperçu de tout ce que je viens de vous raconter :


Nicolas thirard

 

Et vous, avez-vous déjà fait l’expérience de la ferme ? Est-ce que ça vous tente ?

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